jeudi 26 juillet 2012

La bonne Quille pour le bon Pique-Nique !

Puisque nous avons rechaussé les sandales et enfin raccourci les robes, profitons encore un peu de la canicule parisienne.. Un duo bon-pique-nique-bon-vin, ça vous dit ?

En disant stop au triangle prémâché, gobé au dessus d'un clavier, où personne ne distingue la salade du jambon, tant les textures sont similaires...

Mais « JAMIE», dis-moi, ça veut dire quoi le pique-nique ?? 
Certains diront que le « pick », terme emprunté à l’anglais, veut dire saisir. Saisir quoi ? Le « nick » ou l’instant ! D’autres affirment que le pique-nique découlerait du repas où chacun «piquerait » au plat sa « nique », soit la contribution de chacun au repas pris en commun. Une autre histoire raconte qu'un berger aurait inventé ces mots, picorant (le pique) quelques provisions sans grande valeur (le nique) au milieu des biquettes. Bref, les querelles de paroisse étymologiques vont bon train et les «souffleurs de vers » ne semblent pas décider à accorder leurs violons.

Allons battre le pavé parisien et autres étendues verdoyantes… L’accessoire phare de ce déjeuner sur l’herbe sera le tire-bouchon, la vrille pour les intimes. Celui-ci, tel un bâton de sourcier, nous mènera bien chez un de nos cavistes préférés, où nous nous laisserons guider parmi les rayonnages de bouteilles…

Oui, mais…Une fois le flacon en poche, où irez-vous ?

Première étape : Les Bubulles cristallines et légères de Lise et Bertrand Jousset (13.90€) dans le Jardin St-Aignan, oasis de 4000 m2 dans le quartier du Temple. Surprenantes étendues dissimulées derrière de hauts murs, où se rafraîchir en cachette n'est pas un pêché originel. 


Epouser ensuite les courbes du Parc de Belleville, grâce au Beaujolais village 2010 de Lapalu (11€). En fermant les yeux, on se sent presque dans les collines éponymes, tout en adorant ce rouge fruité, légèrement frais, beau et bon.


 

Descendre au bord de l’eau sur le quai d’Orléans de l’île Saint Louis et admirer les fesses de Notre-Dame tout en trinquant avec un verre de vin rosé (j’ai bien dit VIN, et pas "rosé de piscine"), raccord avec les reflets violins du coucher de soleil. On est « presque » au domaine Les Terres Promises, et on boit l’Apostrophe 2011 (10 €). 


Se rendre au Parc de Bercy, composé de trois jardins, a remplacé les anciens entrepôts de vin de Bercy. Quel endroit plus indiqué pour y déboucher une bouteille bourguignonne qui aura remonté le cours de la Seine ? (c’était toute la France à dire vrai puisque Bercy n’étant pas dans Paris, et le vin n’était donc pas taxé, début des guinguettes, etc) On a choisi le talentueux Julien Cruchandeau, avec ses Hautes Côtes de Nuits 2010 (15 €). 



Et puis... Personne ne résiste au Jardin Naturel, minuscule écrin de verdure, où on pourra déguster en catimini, le Riesling d’Audrey et Christian Binner (10 €) qui surprend par sa fraîcheur et sa vivacité. 


 
Jardins du Pré-Catelan et Jardins de Shakespeare, entre nature et théâtre de verdure, rien de tel qu’un bon Coup de Canon du Domaine Chahut et Prodige (10 €) pour sonner les trois coups avant que le spectacle commence. 




 Besoin de vergers et de vastes pelouses ? Rendez-vous au Jardin Catherine Labouré et à l’idée de se rouler dans l’herbe, voici la cuvée la plus appropriée : Les Cabrioles du Domaine des Deux Anes (15-20 €). Ce vin vous chatouillera sans aucun doute les papilles, et qui sait, peut-être saluerez-vous ce moment par quelques saltos bien sentis !



Appréciez la fraîcheur du Parc de Clichy-BatignollesMartin Luther King (pour changer de l’éternel Square des Batignolles) et mettez les pieds dans l’eau, tout en trinquant avec de l’Amphibolite des Jos Landron (10 €). S’il n’est pas assez frais, vous pourrez toujours le refroidir dans la mare aux canards.

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A chacun sa taille et son ambiance… Mais évidemment, quand le moment va, tout va !




Adresses des jardins et oasis :

Le jardin St-Aignan, 3° arr 14, impasse Berthaud. Métro Rambuteau
Le Parc de Belleville, 20° arr. Métro Couronnes, Pyrénées ou Belleville
Paris, la Seine, 4° arr, au niveau du 4, Quai d’Orléans sur l’Ile Saint-Louis. Métro Pont Marie
Le Parc de Bercy, 12° arr. Métro Bercy ou Cour St Emilion
Le Jardin Naturel, 20° arr, 120 rue de la Réunion, rue de Lesseps. Métro Alexandre-Dumas
Jardins du Pré-Catelan, et Jardins de Shakespeare, 16° arr, route de suresnes. Métro Ranelagh
Jardin Catherine Labouré, 7° arr, 29, rue Babylone. Métro Sèvres-Babylone
Parc Clichy-Batignolles Martin Luther King, 17° arr, 147 rue Cardinet. Métro Brochant

 

mardi 24 juillet 2012

Evin, quand tu nous tiens. Episode 1.

Puisque cette loi nous tient en haleine depuis maintenant 21 ans...
Puisque chacun y va de son interprétation quant à son application...
Que le CSA et le Conseil d'Etat se battent leur bout de gras sur le dos de DeoVino....

Et surtout puisqu'il semble que personne ne comprenne toujours rien à cette loi Evin, qu'à cela ne tienne, lançons une saga...

L'ordre n'est pas chronologique, et toute ressemblance avec des personnes réelles est avérée.

Episode 1 : les "repas divins", ça rime avec Evin.

J'étais allée rencontrer les créateurs de ces vidéos pendant leur lancement...
http://www.karinevalentin.com/2012/05/les-repas-divins-entre-plaisir-et.html
 
Un petit retour en arrière sur ce lancement de vidéos, reprises cet été par plusieurs chaînes de la TNT, et tous les médias spécialisés vin. Elles ont été conçues par Vin et Société, et réalisées en partenariat avec Dominique Hutin, cet homme qui nous épate et nous fait rêver avec son franc parler et ses prises de position sur les ondes de France Inter le dimanche matin.



Une preuve que l'on peut remettre le vin à la télévision ?


A venir : Episode 2, la guerre des "télés du vin " en France...

Laure




mercredi 11 juillet 2012

A l'origine, il y avait le gamay


Il y a 15 ans, alors que le Beaujolais souffre déjà de cette cuvée primeur internationalement connue comme « Beaujolais Nouveau », pas toujours qualitative et aux excès médiatiques, quelques vignerons  décident de se regrouper pour recentrer le débat autour des vins de terroirs souvent oubliés…Terroirs Originels est né.
Ce type de prise d’initiative et ces différentes volontés de communiquer sur les spécificités des terroirs et des produits, permettent aujourd’hui à cette région de se replacer sous les feux de la rampe.  

Je saute dans la voiture. Allons y.

Le mont Brouilly (crédit photo @terroirs originels)
En roulant à travers le vignoble, je laisse défiler le paysage. Des églises, des ruines médiévales, des chapelles romanes, partout. 

Et partout, « l’infâme et déloyal » gamay, chassé de Bourgogne par le duc Philippe le Hardi au 14ème siècle, pour le remplacer par le noble pinot. Ironique que ce même gamay vienne de réintégrer l’appellation de la grande Bourgogne.
On voit immédiatement que ce cépage n’évolue pas sur les mêmes terres. Les couleurs des sols sont variées, leur aspect changeant. Le granit rose laisse place à des roches plus noires et plus calcaires, tout en passant par des terrains sablonneux certainement très drainant pendant les pluies. 


On va se régaler, les gamay se suivront dans la dégustation mais ne se ressembleront pas...

Pour l’occasion des 15 ans de Terroirs Originels, le cuvage de Gérard Charvet, l’un des fondateurs et vigneron à Chénas, a été transformé en galerie de dégustation. 

Le fondement de Terroirs originels est née par la décision de certains vignerons représentatifs de leur appellation de réunir les forces logistiques et communicationnelles dans la distribution de leurs vins. De « l’harmonie dans la diversité », nous explique Cyrielle Jacquet, responsable de la communication. 
Ils sont aujourd’hui 25 domaines réunis en groupement, avec certains blancs du Mâconnais qui viennent d’entrer dans la ronde. Un point intéressant : seuls les artisans-vignerons sont acceptés au sein de Terroirs Originels, donc refus absolu de toute activité de négoce.

Commençons à déguster… Les vins sont nombreux, tous issus de crus différents, et le niveau est élevé. Cela est toujours bien une affaire de goût.

Les vins de Pascal Aufranc m’ont particulièrement fait de l’œil : tout en délicatesse, mais avec une belle concentration, un fruit aux accents poivrés, légèrement pivoine, vieille rose. 
@terroirs originels

Dans un autre registre, un coup de cœur pour la cuvée de l’enfer des Balloquets de Robert Perroud : le gamay est ici issu de la colline de Brouilly, il s’exprime intensément, le réglisse sort en final. On se tromperait sur le cépage à l’aveugle, sûr.
Les Beaujolais blancs sont également de belles découvertes avec une expression singulière du chardonnay.


L’apothéose de la dégustation vient avec ce magnifique cadeau que les vignerons de Terroirs originels décident de nous offrir : une verticale de quinze ans de gamay en bouteille

A noter : ne plus jamais affirmer que le Beaujolais est… « vous savez, ce vin à boire dans les deux ans, assez léger et fruité.. ». Pendant cette dégustation, tous les vins sans exception exprimaient encore beaucoup de fraîcheur et des identités bien différentes.


Puisqu’on ne peut malheureusement pas tous les citer,  je retiendrais tout particulièrement le Chenas 2007 de Pascal Aufranc, une gelée gourmande de cassis et une sensation de fraise mûre écrasée en bouche. 
Une autre belle surprise : le Pollen 2004, de Robert Perroud, au nom bien choisi, avec ses notes de cire d’abeille et miel d’acacia sur ce vin rouge généreux.
Mais lorsqu’on met le nez dans  « les roches » 2001 du domaine Lardy, le silence est religieux. La framboise poivrée sort du verre avec une fraîcheur incroyable. Le vin est soyeux, les tanins sont délicats. Tout en délicatesse, sur la pointe des pieds, des notes épicées de réglisse, de poivre, de cuir, arrivent tout doucement. L’enthousiasme est à son comble : une chance d’avoir pu déguster cette bouteille à son meilleur moment.
 
Un très grand merci aux vignerons pour la découverte de leurs vignes et de leurs vins. Et longue vie à ce Beaujolais aux découvertes infinies !

Laure
Pour plus d’information sur Terroirs Originels et sur les domaines et vins de chaque vigneron.